Interview avec les présidents du Conseil national et du Conseil des États 2020-2021
Quelles sont vos priorités pour l’année
présidentielle ?
Mon objectif est d’encourager la cohésion, la
confiance et la joie de vivre des habitants de la Suisse. En ces temps de
crise, nous avons besoin de solidarité entre les générations, entre les
différentes régions et entre les professions, car nous ne sommes pas tous
touchés de la même manière par la pandémie.
À côté de votre activité d’homme politique, vous êtes
aussi agriculteur, commissaire-priseur et propriétaire d’une agence de voyages.
Comment arrivez-vous à concilier ces diverses activités ?
Cela fonctionne bien depuis 30 ans. J’ai une épouse
formidable, une famille fantastique et un cercle d’amis sur lequel je peux
compter. En outre, en tant qu’ancien commandant de bataillon de l’armée suisse,
je suis rôdé à l’organisation systématique. J’habite aussi près de Berne et je
ne dois pas faire de longs trajets, ce qui constitue indéniablement un
avantage.
Que prévoyez-vous pour votre année
présidentielle ?
Mon objectif sera de renforcer
encore la culture particulière qui règne au Conseil des États. Dans ce conseil,
nous débattons sur le fond en usant d’arguments objectifs pour trouver ensemble
la meilleure solution. Nous devrions continuer à cultiver des vertus comme la
pesée rigoureuse des intérêts de l’État à long terme. Nous formons ainsi un
contrepoids précieux au Conseil national, dont le fonctionnement est plutôt
partisan et très souvent marqué par les intérêts personnels.
Comment voyez-vous la Suisse dans cinq ans ?
J’espère que le Covid-19 sera bientôt de l’histoire
ancienne. Par ailleurs, je pense que nous devons travailler à notre relation
avec l’Union européenne. J’espère que la Suisse saura préserver son autonomie
au cours des prochaines années. Nous devons répondre aux enjeux économiques,
sociétaux et culturels de telle sorte que, dans cinq ou dix ans, nous puissions
encore dire : « C’est dans cette Suisse-là que nous voulons
vivre ».